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20 janvier 2016 3 20 /01 /janvier /2016 19:33
Machu Pichu
Machu Pichu
Peut être n’avions nous pas appréhendé tous les détails de notre voyage. Peut être la représentante de l’agence avait elle zappé une des données essentielles de ce dernier. Toujours est il que nous avions compris que nous devions être rejoints au cours de notre périple par d’autres clients ayant opté pour le même circuit mais issus d’autres tours opérator. Après avoir récupéré nos bagages, nous nous attendions donc à retrouver nos futurs collègues rassemblés autour du représentant local arborant le petit drapeau traditionnel.

Plusieurs groupes s’étaient déjà constitués mais aucun n’arborait le précieux sésame de prise en charge de nos personnes. En nous frayant un passage au travers de la foule que venaient de déverser plusieurs gros porteurs, nous avions repéré notre nom inscrit sur un carton tenu par une jeune femme brune. A peine s’était elle assurée de notre arrivée qu’elle nous avait précédés vers l’extérieur ou la nuit était tombée. Nous avions gagné le parking où stationnaient de nombreux cars et nous pensions fort logiquement être les retardataires d’un de ces derniers. Eh bien non ! Nous nous retrouvâmes très vite dans un mini bus en compagnie de la jeune femme et d’un chauffeur, lequel démarra aussitôt sans commentaire superflu. Moitié anglais, moitié Français nous comprimes que nous allions gagner notre hôtel et que, le lendemain, le même véhicule nous prendrait en charge très tôt pour la gare routière.

La jeune femme nous avait remis un carnet de vouchers qui couvrait toutes les étapes de notre périple dont notamment notre première nuitée .

Comme prévu, le lendemain, le véhicule nous attendait et nous conduisit dans une enceinte où stationnaient de nombreux cars dont un modèle, plus luxueux que les autres, nous était destiné.

Nous nous y retrouvâmes logés dans des sièges semi couchettes pour un voyage vers un futur que nous ne connaissions pas. La lecture de notre book ne nous en apprenait pas davantage et apparemment l’ensemble des voyageurs parlaient une toute autre langue que la notre. Ce n’était donc pas encore le groupe que nous devions a priori rejoindre en cours de route. Nous eûmes tout le loisir de vivre pleinement le paysage qui s’offrait à nos yeux durant les nombreuses heures qui s’écoulèrent pendant lesquelles un service à bord nous permit de sortir un peu de notre solitude de touristes abandonnées au gré de péripéties non programmées.

Lorsque le car stoppa, nous comprimes que c’était le terminus et nous emboitâmes donc le pas aux autres voyageurs. Nos bagages en main, nous nous trouvions dans un cul de sac n’ayant d’autre issue que l’entrée d’un hôtel qui ne pouvait que très logiquement être le notre. Son nom n’apparaissait pas sur notre carnet mais à la réception nous eûmes confirmation, malgré le fait que nous ne pouvions pas produire le voucher correspondant, que nous étions bel et bien attendus.

Par contre, toujours pas d’accompagnateur en vue ; nous étions cependant notés à la réception sur la liste pour la sortie en mer vers l’ile toute proche avec ses phoques, ses colonies d’oiseaux et les restes d’une ancienne exploitation de guano et ce le lendemain matin.

En attendant, ce fut avec un soulagement mélangé de bien être que nous découvrîmes notre chambre les pieds dans le sable, faisant face au pacifique. Pour prolonger ce premier instant rare nous en profitâmes pour nous offrir un cocktail sur la vaste terrasse du front de mer où quelques couples, sans doute en séjour, se prélassaient déjà. A titre de spectacle, nous eûmes droit à l’arrivée et au check-in rodé au millimètre d’un groupe de Japonais qui disparut en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Malgré cependant cet instant privilégié que nous apprécions à sa juste valeur, nous ne pouvions manquer de nous interroger sur l’absence à la fois de notre guide et de nos supposés collègues de voyage.

Avant de nous livrer aux bons soins du marchand de sable, en consultant une nouvelle fois notre book, nous eûmes la surprise de découvrir les bons relatifs à notre nuitée et notre balade en mer. Ils étaient tout simplement mal classés ce qui eut le don de nous contrarier une nouvelle fois et de nous interpeller. Leur datation nous assura cependant que nous déroulions notre périple dans le bon sens. Enfin un point positif.

..qui s’estompa largement le lendemain car nous nous trouvâmes sur le ponton livrés à nous-mêmes et embarqués dans une des deux petites vedettes où nous eûmes droit à des commentaires en Espagnol et en Anglais .Ne pratiquant pas le premier et ne maitrisant pas suffisamment le second nous nous contentâmes donc du spectacle que nous offraient les milliers d’oiseaux ainsi que les phoques et lions de mer. Notre courroux ne pouvait donc que grandir et l’apparition miraculeuse de notre guide qui avait embarqué dans l’autre vedette ne modifia pas grandement notre mauvaise humeur car il s’adressa à nous en Anglais et même s’il fit de gros efforts pour nous combler de quelques mots de Français, c’est dans la langue de Shakespeare qu’il nous accompagna dans les environs visiter tombes, aqueducs souterrains pour terminer sur le petit aéroport à partir duquel le pilote d’un petit coucou nous fit découvrir les merveilles de Nasca et ce en compagnie de la seule touriste que nous eûmes le loisir de côtoyer tout au long de ce voyage qui prenait un caractère pour le moins folklorique.

Un nouvel embarquement dans un bus, lequel roula une bonne partie de la nuit et dans lequel nous nous trouvâmes de nouveau esseulés, nous mena en pleine nuit sur le parking fermé de l’enceinte d’une gare routière, valises en main sans personne à l’horizon pour nous accueillir. Compte tenu de l’heure tardive, c’est après avoir traversé des locaux désertés que nous trouvâmes notre hôte de l’autre coté du bâtiment. Point d’erreur possible. Il était seul à faire le pied de grue et c’est vers une heure du matin que nous fumes accueillis dans notre hôtel plongé dans le noir mais où un staff de cinq personnes nous attendait. Peut être s’attendaient-ils à recevoir une personnalité?

Après ces premiers jours un peu chaotiques durant lesquels nous fumes livrés à nous-mêmes, ce n’est donc que le lendemain dans l’après midi que nous eûmes la sensation d’aborder pleinement notre périple, d’entamer véritablement notre voyage, accompagnés que nous étions enfin d’une guide maitrisant parfaitement notre langue et de son chauffeur au visage taillé à la serpe, Géronimo en personne. Nous eûmes, de plus, confirmation que nous ne serions que le petit groupe que nous formions. Le ton était donné.

Nous gravîmes à notre rythme les hauts plateaux où paissaient lamas et alpagas; où tournoyaient les condors majestueux et inaugurâmes notre premier cinq mille mètres (4910 m exactement).Malgré les feuilles de coca que nous avions mâchées consciencieusement durant l’ascension nous n’échappâmes pas à notre premier mal des montagne qui nous laissa anéantis mais aussi désabusés devant la « frite » arborée par quelques vieux routards Allemands qui accusaient une bonne quinzaine d’années de plus que nous.

Nous étions de nouveau sur pied le lendemain, le bol d’oxygène qui nous avait été administré ayant été salvateur.

Ce ne fut plus ensuite qu’émerveillements en cascades tant, en couple, nous avions la sensation de vivre chaque événement avec plus d’intensité et de communion d’émotions. Que de lieux mystiques se présentaient à nous avec leurs consonances de contes de fées ; le lac Titicaca et ses arches de Noé faites de roseaux flottants ;Cusco, le nombril du monde, ville autour de laquelle se découvraient nombre de monuments Incas plus exceptionnels les uns que les autres et enfin le St Graal. Pour ce dernier, nous eûmes le privilège de pouvoir bénéficier de la science d’un accompagnateur idéal qui nous permit de nous immerger dans la culture Inca. Un petit train poussif nous emmena tout au long d’une vallée encaissée au fond de laquelle coulait une rivière. Le terminus ressemblait à une vieille ville d’eau de laquelle partaient des cars qui s’engageaient dans une ascension digne des « routes de l’impossible » sur un chemin défoncé et caillouteux .Seul comptait l’instant présent. La tension était palpable .En quelques minutes, un quart d’heure, une demi-heure ; personne ne savait, nous allions pouvoir voir, vivre, toucher, respirer le grand, l’immense Machu Pichu.

Il était soudain devant nos yeux ou tout au moins une partie tant il etait étendu. Il nous fallait vivre pleinement ce moment qui semblait encore être du domaine du rêve éveillé. Il nous fallait nous imprégner de cet ensemble monumental, tenter d’en inscrire la majesté dans nos pupilles, d’en graver, dans notre esprit et nos veines, une trace indélébile pour en conserver toute la spiritualité et la splendeur.

Mais pouvons nous capturer ce qui relève du domaine du sacré ?

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